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VALENTINA GRISPO

Tra evoluzione ed estinzione: l’animalità in Judith Schalansky

Abstract

La tradition philosophique occidentale, à partir de la plus commune définition aris- totélicienne de l’homme comme zoon logon echon ou la husserlienne de animal rationnel, a toujours opposé l’être humain au reste du genre animal. Cette opération de distanciation se reflète dans la littérature où est souvent reproduit le paradigme qui prévoit, d’une part, l’élimination de toute trace d’animalité chez l’être humain et, d’autre part, une définition de l’animal dans un sens négatif, c’est-à-dire un être vivant dépourvu de tout ce que l’on croit être propre à l’homme. Cependant, chez certains auteurs, en particulier dans leurs textes autobiographiques, l’animal de- vient, au contraire, la surface de projection de l’être humain et écrire à son propos devient l’occasion de faire émerger, d’une part, l’animalité de l’homme, comprise comme le degré ultime d’expression et le trait spécifique de son évolution, et, d’autre part, de mettre en œuvre des comparaisons et des analogies avec une nou- velle figure de l’animal comprise comme une altérité vers laquelle s’adresser. C’est le cas de l’écrivaine allemande Judith Schalansky qui, dans ses œuvres, laisse appa- raître la fragilité et la porosité des frontières supposées sur lesquelles, pendant si longtemps, on a cru pouvoir fonder l’opposition traditionnelle entre l’homme et l’animal et la supériorité supposées de l’un sur l’autre. Dans les œuvres de Scha- lansky, en particulier dans le roman Der Hals der Giraffe et dans le récit Kaspischer Tiger, contenu dans le recueil Verzeichnis einiger Verluste, la présence des animaux comme miroir de soi est constante et elle devient une occasion supplémentaire pour réfléchir sur le concept d’évolution et sur les caractéristiques supposées propres à l’humanité. L’idée d’animalité qui émerge des œuvres de Schalansky pousse donc à une large réflexion, non seulement sur le concept derridien d’“animal autobiogra- phique”, mais aussi sur le binôme évolution/extinction et sur les représentations de la domination de l’animalité et il prend une valeur bioéthique et biopolitique qui se situe dans l’horizon plus vaste du rapport entre humain et non-humain.